Dash : une monnaie pas si privée

Trois monnaies centrées sur la vie privée existent : ZCash, Monero et Dash. Leur fonctionnement est bien différent, en voici les résumés.

Dash : monnaie piégée

Le Dash a été fondé fin 2013 ou début 2014 par un dénommé Evan Duffield. Il ressort d’une enquête très fouillée que la monnaie Dash serait piégée dès le début.

Les deux reproches principaux sont :

  1. Le Dash a été lancé en pleine nuit, prenant de vitesse la communauté. Les premières versions du logiciel étaient buguées et ont permis à quelques initiés de miner instantanément plus de 2 millions de Dash. Ces Dash, même lors de la réduction du nombre de pièces en circulation, n’ont jamais été divisés. A l’heure actuelle, il n’y a pas encore 8 millions de Dash en circulation, cela représente une partie énorme
  2. Le système de Dash réserve 45% des profits de minage aux « masternodes ». Or ce système, en dehors de son originalité, a surtout le loisir d’avantager les plus détenteurs : il faut 1000 dash pour être un « masternode ».. et ces gros détenteurs sont les mêmes qui se sont enrichis au lancement. On retrouve notamment un portefeuille, supposément celu ide Evan, qui contenait 600 000 Dash.

Dans un document de propagande, Dash se vante de pouvoir offrir un retour de 8%/an aux personnes qui « lockent » leurs Dash dans un « Masternode partagé » : cela sent l’embrouille et au mieux, les gains sont dus à de l’augmentation de masse monétaire, donc non pérennes par rapport à une monnaie « non inflationniste ». De plus, le système des Masternodes est beaucoup plus facile à censurer pour un gouvernement, que les noeuds « égaux » formés par le réseau Bitcoin. Certes, ces masternodes permettent une validation instantanée des transactions, en « bloquant » l’argent, ce qui empêche leur double utilisation : mais au prix du risque de censure ou manipulation.

Si ces informations ne permettent pas de dire que Dash est une arnaque, elles jettent un doute sur sa pérennité : une monnaie donc une grande partie est pompée par des créateurs vampires, a plus de chances de s’écrouler ou se faire doubler par la concurrence.

Mode privateSend

Au niveau sécurité, Dash propose un mode « privateSend » : le fonctionnement est le suivant :

  • Trois utilisateurs, nommés de A, B et C, ont de l’argent à rendre opaque. Chacun décidé combien de Dash il veut « anonymiser ».
  • Par exemple, A veut anonymiser 1,23 Dash (environ 1000 euros au cours actuel)
  • Ces pièces sont envoyées à un « mixeur de coin » (processsus CoinJoin)
  • Le montant est converti en pièces de valeurs fixes (comme des pièces réelles) : 1 pièce de 1 Dash, 2 pièces de 0,1 Dash et 3 pièces de 0,01 Dash.
  • Comme tous les utilisateurs font de même, le mixeur de coins se retrouve avec des pièces venant de tous les utilisateurs
  • Les pièces sont ensuite renvoyées par le mixeur aux 10 destinataires prévus par A, B, C.
  • Comme il s’agit de coupures de Dash ou centimes de Dash, toutes de la même valeur, il n’est pas possible de savoir QUI à envoyé chaque pièce à qui : dans la blockchain, on voit 3 utilisateurs qui envoient des pièces au mixeur, et des tas de pièces qui partent du mixeur vers des destinataires : il n’y a pas de lien direct entre les envoyeurs et les receveurs.
  • L’opération est répétée sur plusieurs masternodes (avec des combinaisons d’utilisateurs A,B, C différentes)

Points faibles du PrivateSend (et de tous les systèmes des mixeurs, qui existent aussi sur Bitcoin) :

  • Le nombre d’envoyeurs et de destinataires est limité : une agence gouvernementale peut récupérer toutes les transactions qui sont passées par des mixeurs, leurs envoyeurs et leurs destinataires. Ensuite, il « suffit » de repérer des adresses d’expéditeurs et de destinataires qui sont souvent liées des deux côtés des transactions, cela indique qu’ils étaient probablement liés par une transaction.
  • Le système repose sur la confiance dans les mixeurs (qui sont des masternodes) : il faut être certain qu’ils ne sont pas compromis par des virus gouvernementaux, et qu’ils ne sont pas mis en place par des mêmes gouvernements.

 

Sécurité du chiffrement

Les échanges sont chiffrés par l’algorithme X11 : cet algorithme est propre à Dash, et créé par son inventeur. Son système est le suivant : 11 algorithmes sont utilisés, toujours le même nombre, dans le même ordre. Ces algorithmes sont : blake, bmw, groestl, jh, keccak, skein, luffa, cubehash, shavite, simd, echo.

C’est une grande avancée par rapport au bitcoin, dont l’algorithme SHA-256 pourrait être cassé (ou d’après les rumeurs, compromis par la NSA). Avant que les 11 algorithmes soient compromis, il va se passer du temps.

En conclusion, la monnaie Dash aurait pu être mieux que le Bitcoin, si elle n’avait pas donné 2 millions de pièces, valant actuellement des milliards, à ces fondateurs. Même si une bonne partie a été vendue à des prix bien plus bas, cela indique un mauvais état d’esprit. La sécurité, bien qu’améliorée, n’est pas optimale.

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