Episode 2 : l’économie pour les nuls – Qui contrôle la monnaie ?

Dans le premier épisode de cette série sur l’économie,  nous avons assisté à la création d’une monnaie commune.

Cependant, les Langlois n’étaient pas les seuls à garder des stocks de cuivre. Les familles équivalentes d’autres pays avaient aussi des stocks. Mais, la quantité de métal par m3 de blé ou de la denrée à fournir en échange n’étaient pas forcément équivalente. Ni la qualité du cuivre et des différents métaux.

Tous les Langlois du monde se réunirent donc et décidèrent d’inventer 3 concepts :
– Celui du commerce international et des taux de change entre les monnaies : ils acceptaient que chaque cuivre de chaque pays soit échangeable contre une quantité variable de cuivre d’un autre pays. Cela permettrait d’échanger du cuivre entre pays, contre des marchandises. En passant par les différentes filiales nationales de la banque Langlois
– Celui de banquier et du rôle associé, qui incluait de gros frais pour stocker et sécuriser les marchandises physiques. En effet, ce nouveau rôle de banquier consistait principalement à mettre en sécurité les réserves de cuivre et leur échange contre marchandises. Ce qu’ils se faisaient payer était donc ce travail réel, basé sur des stocks physiques de pièces et de bien (par opposition au métier de banquier moderne, qui ne manipule plus rien de réel)
– Enfin, la notion de convertibilité : ils proposèrent à tous leurs créanciers un compromis : les titres de créances des uns et des autres devenaient convertibles et cessibles : après tout, dans tous les cas, la banque Langlois s’engagera à payer au porteur du bon de crédit, la valeur nominale écrite dessus.  

Créancier et convertibilité

En échange de la possibilité de se céder leur titres de créances entre eux, les créanciers acceptaient deux choses :

  • D’échanger la monnaie entre eux : ils reconnaissent donc le cuivre comme monnaie officielle du pays, et comme monnaie exclusive du pays. Tout le reste serait considéré comme de la fausse monnaie et puni par la loi de l’état. La banque Langlois devient la banque centrale, et, rappelons-le, elle est toujours une banque privée.
  • D’accepter aussi les bons provenant des autres pays, au taux fixé par la banque. Donc de reconnaitre la validité des taux de change, et le fait que les différentes Langlois du monde ont la capacité d’établir et de modifier ces taux

Ces deux reconnaissances fondent vraiment le concept de « banque centrale ».

A ce stade, la banque est toujours un intermédiaire : le concept des intérêts n’existe pas. Il y a juste partage des profits avec l’investisseur, et des coûts de stockage de la monnaie pour tout le monde. Si par hasard un fermier ne récoltait pas assez pour pouvoir rembourser ses prêts, personne n’avait l’idée de « résoudre » le problème en lui accordant encore plus de prêts. On attendrait juste l’année suivante

Historique de l’économie

La période décrite par ce billet concerne surtout les temps antiques, comme par exemple du temps des Romains. Dans les faits, même si privée, la banque centrale se trouvait dirigée par l’état. Les états étaient assez fédéraux, avec beaucoup de vassaux et seigneurs, chacun avec sa monnaie. Il était donc facile pour eux de contrôler tout leur territoire, toute l’émission de monnaie, et tout le commerce : chef politique et chef économique ne faisaient qu’un.

Mais, de même que les révolutionnaires de 1789 et 1905 ont voulu séparer l’Église et l’état (pour associer cet état à la franc-maçonnerie, mais c’est un autre débat), de même, aux 17e et 18e siècle, des « révolutionnaires de l’économie » ont entrepris de séparer le pouvoir politique du pouvoir économique.

Le concept de banque centrale n’est donc pas moderne, il est inhérent à l’existence des monnaies : simplement, ce rôle était assuré par l’état. Nous verrons comment cette « séparation » a conduit à la vaste arnaque du capitalisme.

 

Nota : cette série est rhétorique et ne respecte pas forcément la chronologie des évènements telle qu’elle a eu lieu dans tous les pays du monde. Le concept d’intérêts, par exemple, existait bien du temps des Évangiles. Mais comme dit plus haut, il s’agissait avant tout de payer pour un service réel. Il est probable que le cout du crédit était « inclus dans le prix », par exemple si le blé se négociait à 40 piasses la tonne, le banquier donnerait 75 piasses en échange d’une reconnaissance de dette de 2 tonnes. Il faut voir cela plus comme un service d’affacturage sur une récolte future.

Dans l’épisode 3, nous verrons comment la banque centrale réussit à prendre le pouvoir sur l’état, et comment elle a l’idée géniale de prêter plus que ce qu’elle a dans ses coffres.

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