Nous devons tous préparer notre retraite, pour la simple raison que l’occident et la France sont sur la pente glissante de la perte d’influence depuis 40 ans, et le paiement des retraites n’est pas provisionné. Il est assuré chaque année par les cotisations prises sur les personnes qui travaillent. Or le ratio cotisants/retraités va continuer de baisser dans les décennies à venir. Comme il est improbable que l’état puisse augmenter encore beaucoup les cotisations retraites, le système va exploser.
La seule variable d’ajustement reste l’age de la retraite. Ou le montant de la pension. Dans les deux cas, c’est quelque chose à anticiper. Une des solutions est le PERP. Nous en avons déjà parlé sur rentables : il permet de différer jusqu’à la retraite, de l’impôt sur le revenu.
Le PERP se touche quasiment toujours en rente viagère. Cela sous-entend que vous devez choisir ce placement si vous êtes en bonne santé et pensez vivre plus longtemps que la moyenne.
La rente est soumise à l’IR
Lors du versement d’une rentre issue d’un PERP, le montant est intégré à vos revenus et soumis à l’IR. Ce montant s’additionne à la retraite « classique » du régime obligatoire, il est considéré comme « rente viagère à titre gratuit ».
Comme toutes les pensions, le montant a droit à un abattement de 10%. Cet abattement est au minimum de 377 euros par retraité et au maximum de 3689 pour l’ensemble du foyer fiscal. Ce montant est aussi soumis à la CSG et à la CRDS, au taux « spécial retraites » (actuellement 7,1%)
Comment avoir une retraite moins taxée ?
La question alors est : comment mettre de l’argent de côté sans être taxé à la retraite ? Si on raisonne sur l’ensemble de la vie, le PERP ne fait que « reprendre » à la retraite la cadeau fiscal donné lors du versement. Cependant, si l’on regarde uniquement au moment de la retraite, d’autres placement sont alors plus intéressants.
Les contrats Préfon et Madelin sont taxés comme les PERP. Par contre, les assurances vie et les PERCO, lorsqu’elles sont versées en rente, ne sont que partiellement imposées. En effet, elles sont considérées comme des « rentes viagères à titre onéreux ». La partie imposée, tout comme les prélèvements sociaux, dépendent de l’age du retraité lors du 1er versement, selon le tableau ci-dessous.
Age | Fraction soumise à l'impôt | Prélèvement social |
---|---|---|
< 50 ans | 70 % | 10, 85% |
50 à 59 | 50 % | 7, 75 % |
60 à 69 | 40 % | 6,2 % |
70 + | 30 % | 4,65 % |
C’est mieux pendant la retraite, mais n’a pas donné de réduction d’impôt pendant la vie active, donc … pas génial.
Une autre solution est d’épargner sur un PEA, un plan d’épargne en actions. Cependant le montant est limité à 150 000 euros de versements, et là aussi, pas de crédit d’impôt lors du versement. Mais il y a alors une exonération totale de l’impôt sur le revenu, et les prélèvements sociaux sont ceux du tableau ci-dessus, dépendant de l’âge.
Bien qu’il soit bizarre de « sacrifier » un PEA qui peut encore gagner de la valeur boursière (une meilleure idée semble donc de toucher simplement des dividendes, ce qui préserve le capital), cela peut avoir intérêt si vous être très taxé. Ainsi, pour un TMI à 30% et une rente de 1000 euros par mois, le PEA vous versera net 938 euros. Contre 818 euros avec une assurance vie ou un PERCO, et 659 euros avec un PERP. La différence est grande.
Notre conseil : si vous avez une âme de rentier, privilégiez plutôt les investissements dans de grosses sociétés versant des dividendes. Le PERP, ou la sortie en rente d’une assurance vie ou d’un PEA, vous « aliène »! Impossible de sortir un plus gros montant le moins où vous avez une dépense imprévue.
Maintenant, pour ceux qui gagnent beaucoup en activité et auront une « petite » retraite, le PERP peut-être une optimisation fiscale, sur une petite partie de votre argent.